Elie Haddad
Through the example of the Faudoas family, who settled in Maine at the end of the sixteenth century, this article examines some of the consequences for the provincial military middle nobility of changes in the concept of noble kinship. The «house», which referred to a complex of ideal and material possessions united under a name that was generally that of a seigneury, all of which was transmitted in a direct line, including female line in the absence of a male heir, became synonymous with patrilineage. This was accompanied by changes in inheritance practices as well as in ways of conceiving the past and the links between the different branches of these patrilineal houses. The Faudoas of Maine shed light on the social discontinuities that appeared within the second order, masked by an apparent continuity in military careers. It also higlights the importance of the patrilineal ideology and the forms of transmission that it inspired, as well as on its limitations in the real lives of noble families and in the way they represented themselves.
A travers l'exemple de la famille Faudoas, installée dans le Maine à la fin du XVIe siècle, cet article examine quelques-unes des conséquences de l'évolution de la parenté nobiliaire pour la moyenne noblesse militaire provinciale. La "maison", qui désigne un ensemble de biens idéaux et matériels réunis sous un nom, généralement celui d'une seigneurie principale, le tout transmis en ligne directe, y compris féminine en l'absence d'héritier mâle, devient synonyme de patrilignage. Cette évolution s'est accompagnée de changements dans les pratiques successorales et dans la manière de concevoir le passé et les liens entre les différentes branches de ces maisons patrilinéaires. Les Faudoas du Maine jettent un éclairage sur les discontinuités sociales qui apparaissent au sein du second ordre, masquées par une apparente continuité des carrières militaires, sur l'importance de l'idéologie patrilinéaire et des formes de transmission qui lui sont liées, mais aussi sur ses limites dans la vie concrète des familles nobles et dans les représentations qu'elles se font d'elles-mêmes.