F. Javier Peña Pérez
La memoria histórica de Rodrigo Díaz estuvo a punto de perderse tras la pérdida de Valencia a manos de los almorávides y el declive posterior del imperio levantado por éstos. Pero la llegada a la Península Ibérica de los almohades y su agresividad progresiva contra los cristianos del norte hispano desde medidos del siglo xii reavivó los recuerdos del pasado almorávide y de su verdugo más exitoso: el Cid Campeador, creando con ello las condiciones para que la memoria cidiana resurgiera de sus cenizas con renovado brío, aunque sensiblemente estilizada. Dadas las condiciones, los cronistas se ponen manos a la obra, allí donde los recuerdos del caballero castellano pudieron guardarse con más esmero: la corte Navarra, a finales del xii, y el monasterio de Cardeña, en el siglo siguiente.
La mémoire historique de Rodrigo Díaz fut sur le point de se perdre en raison de la conquête de Valence par les Almoravides puis du déclin de l'empire érigé par ces derniers. Mais l'arrivée dans la péninsule ibérique des Almohades, ainsi que leur progressive agressivité envers les chrétiens du nord hispanique à partir du XIIè siècle, raviva les souvenirs du passé almoravide et de son plus célèbre ennemi, le Cid Campeador, créant ainsi les conditions nécessaires pour que renaisse de ses cendres la mémoire populaire relative au Cid, et ce avec une vigueur nouvelle, bien que considérablement stylisée. Étant donné ces conditions, les chroniqueurs se sont mis au travail, là où les souvenirs du chevalier castillan avaient pu être conservés avec le plus de soin : la cour de Navarre, à la fin du XIIe siècle, et le monastère de Cardeña, au siècle suivant.