This article examines the case of the town of Nagasaki at the time of Japan’s “Christian century” (16th-17th centuries). The Jesuits had been present in the country for more than 30 years when the town was donated to them by the Ômura daimyo (local lord), in the early 1580s. Thereafter, Nagasaki became a unique case among Japan’s cities, endowed with a distinctive urban identity. The seat of a diocese and the only fully Christian town in Japan, Nagasaki was also the main port for Portuguese merchant ships linking Japan with Macau and China, which together contributed greatly to the territory’s dynamism and fostered cultural hybridization. But that did not go without generating uncertainties and conflicts, which kept on worsening at the turn of the 17th century.
Cet article analyse le cas de la ville de Nagasaki pendant la période du siècle chrétien du Japon (XVIe-XVIIe siècles). La ville est en effet donnée aux missionnaires jésuites par le daimyô (seigneur local) d’Ômura au début des années 1580, ce qui amène la Compagnie de Jésus, arrivée en 1549 au Japon, à administrer la ville. Dès lors, Nagasaki s’affirme comme un cas à part parmi les villes du pays du Soleil levant, porteuse d’une identité urbaine spécifique. Siège de l’évêché, seule ville du Japon où la population est entièrement catholique, Nagasaki est en outre le port où accostent les navires portugais qui effectuent la liaison avec la Chine et Macao. Ceci est un facteur de dynamisation du territoire et d’hybridation culturelle, mais cette situation est également porteuse d’incertitudes et de conflictualité, qui ne font que croître au tournant du XVIIe siècle.