Partiendo de las Declinationes (1432) de Alfonso de Cartagena contra los principios humanistas de «elegancia» clásica vs. «barbarie» escolástica expuestos por Leonardo Bruni en su Nova traductio de la Ética de Aristóteles, el artículo investiga las interrelaciones entre teoría y práctica en la controversia subsiguiente sobre la traducción de la filosofía griega en esa encrucijada entre el Medioevo y el Renacimiento. Comparando la compilación del propio Cartagena (Memoriale virtutum, 1422) y los comentarios latinos del pro-bruniano Pedro de Osma (c a 1462) y Pedro de Castrovol (1480), y además cinco compilaciones vernáculas que adoptaron una u otra postura, concluye que a pesar de lo acertado de la refutación por Cartagena del amateurismo de Bruni, de hecho todos compartían los mismos fines sociopolíticos (la educación de una nueva clase gobernante de legos) y una convicción revolucionaria del estatus y responsabilidad de la fonction-traducteur.
En partant des Declinationes (1432) d’Alfonso de Cartagena contre les principes humanistes d’« élégance » classique vs « barbarie » scolastique exposés par Leonardo Bruni dans sa Nova traductio de l’Éthique à Nicomaque, cet article étudie les interrelations entre théorie et pratique dans la controverse qui s’en est suivie sur la traduction de la philosophie grecque dans cette période à la coisée entre le Moyen Âge et la Renaissance. En comparant la compilation de Cartagena lui-même (Memoriale virtutum, 1422) et les commentaires latins du pro-brunien Pedro de Osma (ca 1462) et de Pedro de Castrovol (1480) et, en outre, cinq autres compilations en langue vernaculaire qui ont adopté l’une ou l’autre des positions, l’auteur conclut que malgré la pertinence de la réfutation par Cartagena de l’amateurisme de Bruni, de fait, les deux avaient en commun les mêmes finalités sociopolitiques (l’éducation d’une nouvelle classe de laïcs au pouvoir) et une conviction révolutionnaire du statut et de la responsabilité de la « fonction-traducteur »