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Hélène Sirantoine
La Historia Silense se presenta a primera vista como una sucesión de biografías reales, a ejemplo de otros textos historiográficos peninsulares anteriores. No obstante su originalidad reside en el hecho de que el autor ordena su serie biográfica según un propósito explicito: escribe la trayectoria seguida por los antepasados de Alfonso VI porque se fijó como objetivo escribir la gloriosa vida de este soberano. Pero más allá de este proyecto, la intención del autor y, por lo tanto, su método histórico, sobrepasan el marco de un mero relato cronológico de las acciones soberanas. La biografía de los soberanos es acondicionada por el punto de vista dirigido sobre sus actos: algunos son exaltados, otros execrados, según criterios que hacen de la Historia Silense una especie de espejo de los príncipes. Así, el texto no es una sucesión de biografías sino un conjunto de ejemplos y contraejemplos de lo que el autor considera ser soberano ideal. Para esto, selecciona a los soberanos biografiados así como su número, las acciones que realizaron y los vínculos de causa a efecto que las unen, etc., lo que se constata comparando el texto de la Historia Silense con las obras historiográficas que toma como fuentes, en particular la Crónica de Alfonso III.
L’Historia Silense se présente au premier abord comme une suite de biographies royales, à l’instar d’autres textes historiographiques péninsulaires antérieurs. Son originalité réside toutefois dans le fait que l’auteur ordonne sa série biographique autour d’un propos énoncé : il décrit la trajectoire suivie par les ancêtres d’Alphonse VI parce qu’il s’est fixé pour objectif d’écrire la glorieuse vie de ce souverain. Mais au-delà de ce projet, le propos de l’auteur et, partant de là, sa méthode historique, dépassent le cadre d’un récit purement événementiel des actions souveraines. La biographie des souverains est conditionnée par un point de vue porté sur leurs actes : certains sont exaltés, d’autres exécrés, selon des critères qui font de l’Historia Silense une sorte de miroir aux princes. Ainsi, le texte ne se présente pas tant comme une succession de biographies que comme une suite d’exemples et de contre-exemples de ce que l’auteur estime être le souverain idéal. Dans cette optique, des choix sont opérés à la fois sur l’identité et le nombre des souverains biographiés, sur celles de leurs actions qui sont soulignées, sur les liens de cause à effet existant entre ces actions, etc. Ces choix sont visibles en comparant le texte de l’Historia Silense avec celui des œuvres historiographiques qu’elle prend pour sources, en particulier la Chronique d’Alphonse III.
