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Emmanuelle Buvat Bruyère
Mientras que en la España tridentina las apariciones públicas de las religiosas enclaustradas se limitaban a su traslado entre conventos y se caracterizaban por una extrema discreción, el caso de las monjas del monasterio de la Encarnación se aparta de esta regla. Este estudio consiste en interrogarse sobre las bases de lo íntimo de aquellas religiosas para determinar su expresión, su apropiación espacial dentro de un recinto escondido, preservado, el del convento, que se exterioriza también y se desvela en unas manifestaciones públicas cada vez más suntuosas. ¿Cómo las monjas consiguen manifestar su presencia al expresar públicamente la fuerza de su intimidad? ¿Esta paradoja que pone en escena lo íntimo mientras lo restringe y en el cual se mezclan visibilidad e invisibilidad no constituye acaso una voluntad de la Corona y de las monjas de fortalecer su prestigio y de imponer este monasterio como la fundación real de Madrid por antonomasia en el siglo XVII?
Alors que les apparitions publiques des religieuses cloîtrées se limitaient dans l’Espagne tridentine à leur transfert entre couvents et se caractérisaient par une discrétion extrême, le cas des religieuses du monastère madrilène de la Encarnación déroge à cette règle. Cette étude consiste à s’interroger sur les fondements de l’intimité de ces moniales afin de déterminer son expression, son appropriation spatiale au sein d’un lieu caché, préservé, celui du couvent, qui à son tour s’extériorise et se donne à voir lors de manifestations publiques toujours plus fastueuses. Comment les religieuses parviennent-elles à exprimer leur présence tout en manifestant publiquement la force de leur intimité ? Ce paradoxe qui met en scène l’intime tout en le circonscrivant et où se mêlent visibilité et invisibilité ne représente-t-il pas une volonté de la Couronne et des moniales d’asseoir leur prestige et d’imposer ce monastère comme la fondation royale madrilène par antonomase au XVIIe siècle ?
