Montserrat Jiménez San Cristóbal
El libro V de la "Ética a Nicómaco" de Aristóteles está dedicado íntegramente a la virtud de la justicia, virtud individual y social, fundamental para la construcción de la comunidad. Ante la homonimia de ciertos conceptos de la doctrina aristotélica, los traductores de las versiones latinas y vernáculas ofrecen distintas soluciones que en muchas ocasiones deben ser aclaradas en forma de glosas y comentarios. Este trabajo analizará ciertos ejemplos del libro V de la "Ética", tomando como base la versión latina de Leonardo Bruni ("ca" 1416), ya que presenta selecciones léxicas particulares con respecto a otras traducciones latinas, precedentes y posteriores. Con respecto al ámbito hispánico, se mostrará su presencia en la versión castellana de don Carlos de Aragón, Príncipe de Viana ("ca" 1457), y en los comentarios de Pedro de Osma ("ca" 1462), pues ambos utilizaron dicha versión latina para culminar sus obras. Asimismo, se pondrá de manifiesto cómo el peso de la tradición hermenéutica medieval se ve reflejado en el léxico de las versiones aristotélicas mencionadas.
Le livre V de l’"Éthique à Nicomaque" d’Aristote est entièrement consacré à la vertu de la justice, vertu individuelle et sociale, fondamentale pour la construction de la communauté. Étant donné l’homonymie de certains concepts de la doctrine aristotélicienne, les traducteurs des versions latines et vernaculaires offrent différentes solutions qui, dans de nombreux cas, doivent être clarifiées sous forme de gloses et de commentaires. Le présent travail analysera certains exemples du livre V de l’"Éthique", en se fondant sur la version latine de Leonardo Bruni ("ca" 1416), dans la mesure où elle présente des choix lexicaux particuliers par rapport à d’autres traductions latines antérieures et ultérieures. En ce qui concerne le champ hispanique, la présence de cette traduction sera montrée dans la version castillane de Charles d’Aragon, Prince de Viana ("ca" 1457) et dans les commentaires de Pedro de Osma ("ca" 1462), puisque tous deux ont utilisé cette version latine pour compléter leurs travaux. On montrera également comment le poids de la tradition herméneutique médiévale se reflète dans le lexique des versions aristotéliciennes susmentionnées.