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Cecile Codet
Imitando a Erasmo, Juan Luis Vives y Pedro de Luján compusieron diálogos destinados a educar a los jóvenes y niños. Ahora bien, la misma forma del diálogo implica la presencia de un contrincante, de alguien que contradiga el discurso dominante y que, lejos de disminuir su alcance, contribuye por el contrario a reforzar su eficacia. No obstante, a pesar de ser artificios retóricos, dichos contrapuntos no dejan de aparecer, bajo la pluma de nuestros autores, como verdaderos personajes cuyos rasgos, aunque rápidamente dibujados, resultan sin embargo llamativos. Es, pues, a estos niños mal educados a los que nos vamos a interesar, en la medida en que, como contramodelos, permiten entender mejor lo que se esperaba de un niño bien educado en la época, pero sobre todo porque, por su trayectoria en el seno del diálogo, contribuyen a guiar al lector hacia su propio perfeccionamiento.
À la suite d’Érasme, Juan Luis Vives et Pedro de Luján ont composé des dialogues destinés à éduquer les jeunes gens. Or, la forme même du dialogue implique la présence d’un contradicteur, d’un « envers » du discours dominant qui, loin de diminuer la portée de celui-ci, contribue au contraire à en renforcer l’efficacité. Néanmoins, pour être des artifices rhétoriques, ces contrepoints n’en sont pas moins élevés par nos auteurs au rang de véritables personnages dont les traits, quoique rapidement dessinés, sont toutefois saillants. C’est donc à ces enfants mal élevés que nous allons nous intéresser, dans la mesure où, en tant que contre-modèle, ils permettent de mieux comprendre ce que l’on attendait d’un enfant bien élevé à l’époque, mais surtout parce que, par leur cheminement au sein du dialogue, ils contribuent à guider le lecteur vers son propre perfectionnement.
