La experiencia carcelaria de Juan de la Cruz en el Convento del Carmen de Toledo es inseparable del desarrollo de una creación literaria reconocida como una de las cumbres de la poesía mística universal. El episodio carcelario, vivido en el dolor y el abandono, es ante todo un relato construido a posteriori en las estrategias de “recuperación” de la polémica figura del reformador intransigente. Esta mitificación de la detención y fuga del prisionero es patente en los escritos hagiográficos y en las vidas en imágenes que precedieron a la canonización en 1726. Abrieron el camino a múltiples lecturas interpretativas, incluida la que hace del oscuro calabozo el lugar privilegiado de una libertad interior, en una prisión que sólo sería exterior, ofrecida a una sublimación espiritual salvadora y cuya inversión de perspectivas conduce a la unión divina.
L'expérience carcérale de Jean de la Croix dans le Couvent des Carmes de Tolède est indissociable de l'élaboration d'une création littéraire reconnue comme l'un des sommets de la poésie mystique universelle. L'épisode de la prison, vécu dans la douleur et l'abandon, est avant tout un récit construit a posteriori dans les stratégies de "récupération" de la figure polémique de l'intransigeant réformateur. Cette mythification de la détention et de l'évasion du prisonnier est patente dans les écrits hagiographiques et les vies en images qui précédèrent la canonisation en 1726. Elles ont ouvert la voie à de multiples lectures interprétatives parmi lesquelles celle qui fait du sombre cachot le lieu privilégié d'une liberté intérieure dans une prison qui ne serait alors qu'extérieure, offerte à une salvatrice sublimation spirituelle et qu'un renversement de perspectives conduit jusqu'à l'union divine.