Florencia Garcia
En el presente trabajo nos proponemos mostrar y explicar el aumento de la cantidad de literatura soviética y de textos políticos de autores del pensamiento revolucionario ruso que se da hacia la década de los treinta del siglo XX en Argentina, y la tendencia creciente hacia una predilección por la traducción directa del ruso como modalidad privilegiada de circulación de estos textos en la editorial Claridad. Proponemos la hipótesis de que la difusión de la literatura soviética y de ensayos políticos en traducción directa se encuentra en sintonía, en primer lugar, con las afinidades ideológicas de la editorial con la Revolución rusa y con la Unión de Repúblicas Socialistas Soviéticas (URSS); en segundo lugar, con la radicalización política de los grupos de izquierda nucleados en torno a Claridad a raíz del golpe de Estado de José Félix Benito Uriburu y el consecuente redireccionamiento del proyecto editorial hacia un carácter más político que cultural; y, por último, con la necesidad de la editorial de establecer un puente directo entre Argentina y la URSS, en un contexto en el que proliferan las noticias periodísticas sobre la realidad soviética, tanto de la “prensa burguesa” como de intelectuales argentinos de izquierdas que viajaban a la URSS. Asimismo, buscamos explicar el segundo viraje a partir de 1935, momento en que la editorial vuelve a publicar autores cumbre del realismo del siglo XIX y textos sobre personalidades y acontecimientos de la historia rusa. Planteamos que esto se debe a que la democracia se vuelve un modelo posible para varios sectores de las izquierdas, al calor de la Segunda Guerra Mundial y el crecimiento de los fascismos.
In this paper, we show and explain the increasing volume of Soviet literature and political texts by authors of the Russian revolutionary school, which entered Argentina during the 1930s, and the growing trend towards a predilection for direct translation from Russian as a privileged modality of circulation of these texts at publishing house Claridad. We propose the hypothesis that the dissemi-nation of Soviet literature and political essays in direct translation is in tune, firstly, with the ideolog-ical affinities of the publishing house with the Russian Revolution and the Union of Soviet Socialist Republics (ussr); secondly, with the political radicalization of the leftist groups nucleated around Claridad following the coup d’état of José Félix Benito Uriburu and the consequent redirection of the editorial project towards a more political than cultural character; and, finally, with the need of the publishing house to establish a direct bridge between Argentina and the ussr, in a context in which there was a proliferation of journalistic news about the Soviet reality, both from the “bourgeois press” and from Argentine left-wing intellectuals who traveled to the ussr. We also seek to explain the sec-ond shift after 1935, when the publishing house returned to publishing authors at the height of 19th century realism and texts on personalities and events in Russian history. We propose that this is due to the fact that democracy becomes a possible model for several sectors of the left, in the heat of World War ii and the advance of fascism.
Cet article vise à montrer et à expliquer l’augmentation de littérature soviétique et de textes politiques écrits par des auteurs de la pensée révolutionnaire russe en Argentine dans les années 1930, ainsi que la tendance croissante à la traduction directe à partir du russe comme mode de circulation privilégié de ces textes dans la maison d’édition Claridad. Nous proposons l’hypothèse que la diffusion de littérature soviétique et d’essais politiques en traduction directe correspond, d’une part, aux affinités idéologiques de la maison d’édition avec la révolution russe et l’Union des républiques socialistes soviétiques (urss); d’autre part, à la radicalisation politique des groupes de gauche regroupés autour de Claridad à la suite du coup d’État de José Félix Benito Uriburu et à la réorientation conséquente du projet éditorial vers un caractère plus politique que culturel ; et, enfin, à la nécessité d’établir un pont direct entre l’Argentine et l’urss, dans un contexte de prolifération des reportages journalistiques sur la réalité soviétique, tant dans la « presse bourgeoise » que dans l’ensemble de la «presse bour-geoise »;et, enfin, la nécessité pour la maison d’édition d’établir un pont direct entre l’Argentine et l’urss, dans un contexte de prolifération des reportages journalistiques sur la réalité soviétique, tant de la part de la «presse bourgeoise » que des intellectuels argentins de gauche qui se rendaient en l’urss. Nous cherchons également à expliquer le deuxième changement à partir de 1935, lorsque la maison d’édition a recommencé à publier les auteurs les plus importants du réalisme du 19e siècle et des textes sur des personnalités et des événements de l’histoire russe. Nous pensons que cela est dû au fait que la démocratie est devenue un modèle possible pour divers secteurs de la gauche, dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale et de la montée du fascisme.