Tout se passe comme si le problème de la définition des corps répondait toujours à la définition actuellement donnée par les sciences biologiques aux XXe et XXIe siècles, soit l’existence de deux sexes. Or, loin d’être scientifique, cette définition masque le processus de construction, sédimentation et naturalisation qui produit les corps, dans lequel c’est la diversité des sociétés et des individus qui est prévalente. Cet article examine la question du corps, centrale pour l’anthropologie, à partir d’une réflexion sur la fabrique biopolitique et coloniale de la question trans qui discute le naturalisme-objectivisme dans une démarche qui insiste sur de multiples constructions sociohistoriques localisées.